• Une parfaite journée parfaite

     

    Ecrit par : Martin Page

    Publié aux éditions : Points

     

    Résumé :

    Disons que c'est l'histoire de la journée d'un homme dont la principale occupation est de se suicider avec entrain. Du lever au coucher, dans son immeuble, dans la rue, à son travail, à l'enterrement de ses amis... En fait tout irait à peu près bien si son médecin ne venait de lui annoncer qu'un requin nage dans son corps. Heureusement, pour lui changer les idées, un quatuor de Mexicains apparaît régulièrement pour lui interpréter une chanson. L'auteur sait parfaitement mettre en scène les manies et les mesquineries de ses semblables. Maniant habilement l'humour noir, il réalise une sorte de conte cruel drolatique qui rappelle L'Écume des jours.

    Mon avis :

    C'est un livre extrêmement étrange que celui-ci... Je ne suis même pas sûre de l'avoir compris.

    Cher Martin Page, si jamais vous me lisez auriez-vous l'obligeance de nous dire ce que vous avez pris comme drogues et alcools lorsque vous avez écrit ce roman ? Blague à part : Non pas qu'il soit décevant bien au contraire, il est très dépaysant et amusant, mais en même temps ce livre est tellement triste je trouve. C'est un personnage blessé par notre terrible société capitaliste.

    A la fin de ce livre j'étais plongée dans une douce mélancolie avec l'idée en tête qu'effectivement on passe notre temps à se dire que l'on devrait mieux mourir plutôt que continuer. Mais nous sommes programmés de telle manière que l'on chasse ces idées furtives avant de passer plus ou moins facilement à autre chose.

    J'ai beaucoup aimé la forme du roman, on commence un matin au réveil avec un suicide et l'on suit le déroulement d'une journée typique avant de terminer de nouveau sur un nouveau matin à l'aube. Ca c'est pour la forme. Pour le fond ce sont des anecdotes diverses et variées. En fonction de ce qui peut arriver dans ces journées typiques le personnage (anonyme au passage ainsi que l'endroit où il habite, l'entreprise où il travaille etc...) nous raconte sa vie, ce qu'il pense de certaines choses etc...

    On se rend très rapidement compte qu'il est décalé par rapport à la société (comme toujours chez Martin Page) et qu'il ne rentre pas dans ses normes. Il ne voit pas la vie de la même manière que des gens que l'on pourrait qualifier de ''normaux'' et celle-ci ne la satisfaisant pas il s'invente ou il a des hallucinations on ne saît pas trop. Des mexicains musiciens lui rendent visite, sa musique est reliée à des cabines téléphoniques, il fait pousser des plantes et arbres au sein de son appartement qu'il a abîmé pour qu'il ressemble à un vieil appartement usé par le temps. Bref tout est décalé dans ce roman mais d'une manière très douce et amusante.

    Il est très facile et rapide à lire, disponible dès le lycée voire même le collège pour les bons lecteurs.

     


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  • La classe de neige

     

    Ecrit par: Emmanuel Carrère

    Publié aux éditions : Folio

    Résumé : Dès le début de cette histoire, une menace plane sur Nicolas. Nous le sentons, nous le savons, tout comme il le sait, au fond de lui-même l'a toujours su. Pendant la classe de neige, ses peurs d'enfant vont tourner au cauchemar. Et si nous ignorons d'où va surgir le danger, quelle forme il va prendre, qui va en être l'instrument, nous savons que quelque chose est en marche. Quelque chose de terrible, qui ne s'arrêtera pas.

    Avis :

    Ce livre est très étrange plus qu'angoissant. En regardant sur internet il revenait souvent que c'était un thriller psychologique. Je vois bien pourquoi on le considère ainsi mais ce n'est pas tout à fait mon avis. Il ne fait pas spécialement peur, le suspens présent n'est pas pesant ou réellement important. Ce roman joue plus sur le mensonge, sur la mythomanie et sur les non-dits.

    Tout d'abord, nous sommes plongés dans les pensées d'un enfant peu commun, on le sent en manque d'amour, d'affection et d'attention. Et Nicolas a des pensées très morbides, il pense beaucoup à la mort et au danger. Au fur et à mesure du roman on le voit s'emprisonner dans sa mythomanie. On comprend qu'il essaye de se protéger inconsciemment d'une vérité trop lourde pour son âge.

    Au fur et à mesure l'auteur nous dévoile des indices sur ce qu'il est passé, sur la mort du petit René un enfant du village voisin d'où se déroule la classe de neige. Et sur Nicolas, sur sa vie, sa famille et ses parents. Il y a beaucoup de mystère surtout autour de ce père qui ne revient pas amener le sac , et de cette personne que Nicolas dit avoir vu mais on ne sait pas si c'est vrai parce que l'enfant lui même se perd entre la réalité et son imaginaire.

    Personnellement j'ai bien aimé ce livre, sans plus; mais je dois reconnaître que je n'ai pas été déçue par le style de l'auteur que je connais un peu. Il n'en fait pas trop, et le vocabulaire n'est pas compliqué. J'ai trouvé dommage par contre que la fin ne soit pas plus explicite.  On termine le roman sur un non-dit et finalement on se demande si ce qui s'est passé est bien ce que l'on croit etc... Je suis allée jeter un oeil à d'autres critiques sur internet et j'ai finalement bien compris l'histoire et les non-dits. Il est rapide et plutôt facile à lire mais ce sera un livre rapidement oublié.

    A lire pour les lycéens comme pour les adultes.

     


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  • CharlottePrix Goncourt des lycéens

    Ecrit par : David Foenkinos

    Publié aux éditions : Gallimard

     

    Résumé :

    Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : «C'est toute ma vie.» Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.

    Avis :

    Pour changer je l'ai lu rapidement... c'est à dire en une journée.  En sachant que j'avais cours... C'est dire si j'ai été entraînée dans cette histoire. A mi-chemin entre la biographie et la fiction David Foenkinos nous entraîne dans la vie incroyable de Charlotte Salomon.

    J'avais déjà entendu parler de David Foenkinos comme étant un très bon auteur et je me suis dit en voyant ce livre que c'était enfin l'occasion pour moi de toucher à son panel d'écriture. C'est un livre qui se lit très bien, très facilement grâce à la mise en page du texte. Comme le narrateur le dit lui-même

    ''Je commençais, j'essayais,puis j'abandonnais.
    Je n'arrivais pas à écrire deux phrases de suite.
    Je me sentais à l'arrêt à chaque point.
    Impossible d'avancer.
    C'était une obsession physique, une oppression.
    J'éprouvais la nécessité d'aller à la ligne pour respirer
    Alors j'ai compris qu'il fallait l'écrire ainsi''

    C'est par besoin que s'est mis en place ce système. Chaque phrase est suivie d'un point. Bam. Retour à la ligne. Bam. Nouvelle phrase suivie d'un point. Etc... Ce système donne plus d'importance au phrases, elles nous marquent plus, mises à égalités elles ont chacune une signification différente, chacun est mise en valeur. C'est à mi-chemin entre la poésie et la prose, sans jamais en faire trop le narrateur joue avec les sentiments, les émotions. Il nous les suggère parfois. Je trouve qu'avec ce livre David Foenkinos rend un très bel hommage à cette artiste un peu oubliée.

    Passons à l'histoire. Mais que dire puisqu'il n'y a pas vraiment matière à critiquer en mal... ? Mêlant l'aboutissement du travail d'un écrivain et le portrait d'une femme en souffrance ce livre est, à mon sens, l'une des belles sorties de la rentrée. L'histoire se suit bien, tout est logique, expliqué, tout se comprend facilement. De plus cette compréhension est facilitée par l'utilisation d'un vocabulaire courant et à la portée de tous. Les personnages sont quant à eux très différents les uns des autres, ils apportent tous leur petite touche à l'histoire de Charlotte de manière plus ou moins forte. Ils sont plus ou moins intéressants mais il n'y a néanmoins pas de personnes inutiles.

    Le petit bémol vient de Charlotte qui est un personnage assez étrange car finalement peu décrit. Son psychique, ses émotions, sentiments sont très présents mais elle n'effectue que peu d'action. C'est un personnage que l'on peut qualifier d'un peu ''mou'' et de froid mais son histoire personnelle étant triste on s'y attache tout de même.

    Non franchement je n'ai rien à redire seulement : allez le lire !


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  • Le coeur cousuPrix Ouest France Etonnants Voyageurs 2007

     

    Ecrit par : Carole Martinez

    Publié aux éditions : Gallimard (Folio)

     

    Résumé :

    Frasquita Carasco a dans son village du sud de l'Espagne une réputation de magicienne, ou de sorcière. Ses dons se transmettent aux vêtements qu'elle coud, aux objets qu'elle brode : les fleurs de tissu créées pour une robe de mariée sont tellement vivantes qu'elles faneront sous le regard jaloux des villageoises ; un éventail reproduit avec une telle perfection les ailes d'un papillon qu'il s'envolera par la fenêtre ; le cœur de soie qu'elle cache sous le vêtement de la Madone menée en procession semble palpiter miraculeusement...
    Frasquita a été jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs. Réprouvée par le village pour cet adultère, la voilà condamnée à l'errance à travers l'Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang, suivie de ses marmots eux aussi pourvus – ou accablés – de dons surnaturels...

     

    Avis :

    Un très bon livre de chevet qui se lit rapidement, je l'ai trouvé très fluide et facile à lire. Le vocabulaire employé est à la portée de tous ce qui en fait un ouvrage facilement lisible.

    Concernant l'histoire je l'ai beaucoup appréciée. Agréable, elle nous permet de découvrir l'histoire de cette Espagne qui nous est inconnue mais qui a eu une histoire particulièrement terrible. L'auteure nous fait voyager en ces contrés inhospitalières, souvent désertes, dans lesquelles vivent des communautés soudées très en retard sur les progrès scientifiques et culturels. J'ai eu pour ma part que ces villages vivaient dans une époque que je pourrais qualifier de ''moyen-âge espagnol''.

    Les personnages sont globalement intéressants de même que le point de vue d'une femme qui nous parle uniquement de ce qu'on lui a raconté est incroyablement maîtrisé. Sans aller jusqu'à dire que ce livre à du suspense on peut tout de même noter que les évènements qui se déroule ne sont pas forcément ceux auxquels nous pouvions nous attendre. La seule chose qui m'a un petit peu gâché mon plaisir c'est l'héroïne, Frasquita, qui m'a facilement énervé de par son comportement parfois.

    Dernier point faible : on tombe un peu dans un personnage cliché, contraint de s'enfuir et incompris par la plupart de ses semblables. Il lui arrive forcément tout les malheurs du monde. C'est peut-être la seule que je pourrais reprocher à ce livre.

    A lire à partir du lycée pour le plaisir et pour approfondir sa culture générale sur un sujet qui nous est globalement inconnu.


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  • De la pluie

     

    Ecrit par : Martin Page

    Publié aux éditions : J'ai Lu

     

    Résumé :

    Succession de chroniques dévoilant le rôle de la pluie dans l’érotisme, la création musicale ou encore la sacralisation du monde, ce petit traité est tout sauf un manuel de météorologie.
    Philosophique et poétique, il se veut une apologie de la pluie.
    Pour parvenir à ses fins, l’auteur n’hésite pas à utiliser les armes redoutables du romancier : l’imagination et la prestidigitation.
    Le ton est sérieux, le propos constamment nourri de références historiques, artistiques et scientifiques, qui sont toutes vraisemblables, à défaut d’être véridiques.
    Car Martin Page fait résolument œuvre de prosélyte : il désire convertir son lecteur à sa passion des précipitations.
    Lorsque vous saurez que la pluie est un «monstre bienveillant», qu’elle «porte en elle les gènes de l’enfance» et qu’«elle permet de tomber amoureux sans objet», vous lèverez les yeux au ciel pour guetter les nuages.
    Ce traité est un éloge, un catalogue et un plaidoyer. Les aphorismes abondent au fil des chroniques, on pense, on contemple, on rit, on se laisse porter par l’imagination déployée.

     

    Avis :

    Martin Page à travers cet essai fait l'éloge de la pluie sur un ton à la fois humoristique et poétique. Il nous la décrit sous toutes ses formes, de différentes manières; l'auteur joue avec les mots et nous fait partager son amour pour la pluie à travers une centaine de pages décomposées en pages ou en quelques lignes.

    Il nous dévoile quelques petites histoires la concernant mais jamais il n'évoque un point de vue scientifique, c'est uniquement la pluie vue par les yeux d'un auteur talentueux qui se lit très facilement. Son écriture est fluide, douce; le livre se lit très rapidement. Pour moi qui suis une lectrice rapide j'ai mis un peu moins deux heures il me semble.

    A travers ce thème peu commun l'auteur nous emporte au fil de la pluie qui tombe drue ou douce, par torrent ou sous forme la bruine. Finalement Martin Page arrive à nous convaincre que la pluie c'est la vie, qu'elle nous est essentielle et qu'elle est belle. Elle a tout pour nous plaire, il suffit d'ouvrir les yeux, de voir, et de ne pas se contenter de regarder.


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