• Utopie

     

    Assise dans un arbre elle regarde le ciel rosé, parsemé de milles et un nuages. Il est encore tôt mais déjà le soleil commence à décliner. Elle le voit descendre avec lenteur, mais surtout avec grâce à ses yeux. Perchée au bord de la cabane de bois devenue trop petite elle pense. Elle pense à tout mais ne pense à rien. Elle rêve à la vie et à la mort. Au bonheur et au malheur. A ce qu'elle veut faire et à ce qu'on eut faire d'elle.

    Tout en haut, dans son refuge elle se sent bien. Isolée du monde mais libre de ne rien faire et libre de tout faire. Libre de rêver et de penser à ce qu'elle aime. Libre de faire ce qu'elle veut sans être jugée pour ce qu'elle n'est pas. Malgré tout elle est seule, mais ce n'est pas grave. Et cela ne le sera jamais, le monde ne la comprend et elle n'essaye pas de comprendre le monde. Deux points de vues différents mais si proches à la fois. Deux opposés et deux pensées. Deux mondes si proches et si éloignés. Mais ce n'est pas grave, cela ne sera jamais grave.

    Un jour on l'a comprendra, dans un an ou dans mille ans, il faudra le temps qu'il faut mais ce n'est pas grave. Car pour la première fois elle est heureuse.

    Elle est heureuse mais malheureuse, car son bonheur étincelant ne sera bientôt plus que poussière. Et s'il devient poussière ce sera la faute à ce monde, ce monde qui ne veut pas des gens comme elle. Un monde qui ne veut pas d'utopistes. Un monde qui n'est que réaliste.

    Une chimère est née avant de disparaître, elle nous est apparue mais on ne l'a pas vue. Elle est repartie, démunie. Le monde lui a volé sa folie, sa belle folie qui faisait d'elle une utopie.


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