• La falaise

    La falaise

  •  La falaise

     

     Les yeux dans le vide elle regarde sur l'horizon le soleil se coucher. Sur le banc au bord de la falaise le vent souffle fort, la tempête se prépare. Au loin, derrière le soleil s'amoncellent les nuages noirs de son humeur. Elle les voit s'approcher lentement, en la fixant pour mieux la faire culpabiliser. Alors elle se replonge dans ses pensées et rumine cette journée sans fin, faîte de malheur et de désespoir. Elle avait toujours pensé qu'elle faisait ce qu'il fallait pour être ce que les autres attendaient d'elle. Mais apparemment elle n'en a pas fais assez. Elle n'en fais jamais assez, trop nulle, trop discrète, pas assez douée. La vie ne l'a pas gâtée contrairement à ce que pense la plupart des gens, fille unique d'un couple devenu riche grâce à un dur labeur elle passe pour l'enfant gâtée à qui l'on cède tout les caprices, en apparence tout du moins. Chez elle c'est l'inverse, rien n'est jamais assez bien pour ses parents, il faut faire plus d'effort, elle ne mérite pas tout ce qu'on lui donne.

     

    Mais que faut-il faire pour faire ce qu'il faut, pour faire ce que le monde attend d'elle. Rien n'est assez bien pour personne. Elle doit toujours donner plus. Jamais personne ne sera fier d'elle. Elle sait ce que l'on va penser de cela. Une fuite des responsabilité, une solution de facilité. Rien ne sera jamais assez mal pour la décrire. Mais ils trouveront, elle le sait, elle le sent. Ils trouveront tous, un jour ou l'autre, le mot juste pour dire tout le mal qu'ils pensent d'elle. Mais elle ne sera pas là pour subir ce qu'ils diront, elle sera loin, très loin. Dans un autre monde ou, inévitablement ils finiront par se retrouver. Alors elle se lève du banc faisant face à la mer et s'avance vers la falaise. Ici elle a toujours eu l'impression d'être au bout du monde, seule avec ses pensées, seule avec ses idées, elle se sent bien rien ne peut perturber cet intense moment de magie. Le vent la prend de plein fouet et la fait reculer de quelques pas mais elle continue d'avancer sans se laisser dominer par les forces de la nature. Elle écarte les bras et le vent la soulève alors délicatement, l'enveloppant de son blanc manteau de nuages. Mais il n'est pas assez fort pour la tenir, alors elle glisse avec une rapidité déconcertante. Mais quand le corps frêle de la jeune fille touche les eaux sombres de la mer elle n'est plus là. Elle est loin très loin. Dans ce monde lumineux qu'elle rêvait d'atteindre. Finalement son rêve s'est réalisé. Elle l'a atteint, ce monde brumeux qu'elle peignait dans ses livres et dans ses tableaux. Une âme s'est envolée, mais un rêve s'est réalisé.

     

     

     

    '' Ma seule liberté est de rêver, alors je rêve de liberté''

     


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