• Le temps d'une danse

     Le temps d'une danse

     

    Sur la piste brillant de milles feux les danseurs tournoient sans s'arrêter, sans prendre garde à ce qui les entourent. Ils se sentent bien, ils sont comme transportés dans un autre monde le temps d'une danse. Les lumières des projecteurs créent sur eux un halo de lumière cru et font rougeoyer les costumes qu'ils habitent de leurs âmes.

     

    Isolés du reste du monde par cette barrière invisible, le temps semble s'être arrêter autour d'eux. Les yeux dans les yeux le duo danse et ne s'arrête plus. Unis par une magie invisible aux yeux de tous, ils semblent tout deux comme envoûtés et obéissent à une force mystérieuse qui les contraint à mouvoir leurs corps avec une grâce et une rapidité inégalable.

     

    Autour de la scène le silence s'est fait, les regards des autres danseurs sont rivés sur ce duo si fort et si émouvant. Dans un chatoiement de couleurs et de bruits de soie les deux jeunes danseurs virevoltent, leurs pas glissent sans bruit sur le parquet ciré de la grande salle. Leurs deux visages se font face, et d'un imperceptible mouvement de tête exécutent avec grâce portés et sauts. Rien ne peut les arrêter si ce n'est la musique qui les porte dans ses bras invisibles.

     

    Et puis, la danse est finie. Les projecteurs s'éteignent doucement, un par un, comme par peur de casser la magie du moment présent. Pas un souffle dans la grande salle. Personne n'ose bouger, personne n'ose parler. Les danseurs ferment les yeux, et lorsqu'ils les rouvrent les deux jeunes gens se trouvent dans la salle de danse. Au milieu des miroirs, des barres en bois et des autres rats de l'opéra.